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pie : partant prioit sa cour *©»loir consentir à la véri­fication desdits edits, suivant ce que plus amplement leur en remontreroit] messire René de Birague son chancelier, là présent, qui fit ensuite un discours aussi long et inepte que celui du Roy avoit été court et à pro­pos; remontra la nécessité des affaires de Sa Majesté, sans toutesfois en spécifier aucune, fors la crainte et apparence d'une guerre deffensive de près imminente. Messire Achilles de Harlay, premier président, remon­tra brièvement, mais vertueusement, la charge qu'ap-portoit au peuple le grand nombre d'édits que Sa Ma­jesté faisoit de jour à autre; et conclut à ce qu'il plut à Sa Majesté ne prendre l'avis de sadite cour sur des edits qui ne lui avoient été communiqués. Augustin de Thou, avocat du Roy, [au contraire magnifia la pré­sence de Sa Majesté, et l'honneur qu'il faisoit à la Coin­de la venir voir, et seoir en son lit de justice, et] con­clut à la publication des edits, au nombre de onze, qui furent publiés à la volonté de Sa Majesté, qui changea sa priere en commandement, ouï et consentant son pro­cureur général, combien que tous revinssent à la mani­feste oppression du peuple, et que les deniers provenaib d'iceux tournassent au profit des mignons, et encore plus de ceux dc Guise, qui les poursuivoient eux-mêmes; et toutesfois sous mains animoient le peuple, [ et l'en faisoient crier et tumultuer contre le Roy et ses mignons : ] la Ligue, mystere d'iniquité, commençant dèslors à s'ourdir.
Le dimanche 27 mars, le Roy fit emprisonner le moine Poncet, qui prêchoit le carême à Notre-Dame, pour ce que trop librement il avoit prêché le samedy précèdent contre cette nouvelle confrerie, l'appellant
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